Le « Clasico » a montré les limites du jeu barcelonais. Outre le manque d’organisation tactique affichée face aux Merengues, les Azulgranas ont manqué de robustesse et de justesse dans leurs passes. Jadis, la justesse dans le jeu fût l’atout majeur des poulains de l’entraîneur Frank Rijkaard. Le 23 décembre dernier, au Camp Nous face au Real Madrid, c’est plutôt l’imprécision qui fût la marque de fabrique barcelonaise. Ronaldinho, Deco, Xavi Hernandez, Samuel Eto’o, Raphaël Marquez et même Andrés Iniesta ont presque toujours fait le contrôle de trop ou mal assuré leurs passes. Des joueurs pourtant réputés très précis dans leur jeu. « Les joueurs du Barça sont chaque fois pris dans la tenaille madrilène parce qu’ils ne jouent pas en première intention. Ils font le contrôle de trop », pourrait-t-on résumer. Lors du « Clasico », comme pendant les autres rencontres disputées par les Blaugranas cette saison, on note une plus grande conservation du ballon, qui très souvent ne met pas en danger l’adversaire. Plus de justesse dans le jeu en 2008, ce serait sans doute très bénéfique pour le club, étant donné la vélocité des attaquants barcelonais, tels que Samuel Eto’o, Thierry Henry, Lionel Messi ou Ronaldinho. Les deux joyaux de la Cantera Bojan Krkic et Giovani Dos Santos ne sont pas en reste. L’autre point noir du Barça face à « la maison blanche » madrilène fût le manque de robustesse dans le jeu. Le milieu de terrain Andrés Iniesta, les attaquants Samuel Eto’o et Ronaldinho en ont particulièrement fait les frais. Bien que prenant le dessus techniquement sur ses vis-à-vis en seconde mi-temps, le petit lutin espagnol fût régulièrement battu physiquement par Diarra, Baptista ou Sneijder, tandis que le Camerounais et le Brésilien, d’habitude très robustes dans les duels physiques, se sont presque toujours fais bousculés par les défenseurs Merengues. Pour espérer refaire le retard de sept points qui sépare le FC Barcelone du Real Madrid en 2008, les Catalans doivent muscler leur jeu. Il en est de même en Ligue des champions, où ils auront un défi physique en huitièmes de finale devant les écossais du Celtic Glasgow. Ce sera en février 2008. « La technique c’est bien ! Mais il faut la muscler ». Ce fût la substance du conseil du sélectionneur français à la Coupe du monde 1998, Aimé Jacquet. Résultat : la France fût championne du monde. Avec un peu plus de justesse et surtout de la robustesse, le Barça pourrait bien être champion d’Espagne et champion d’Europe en 2008. Jacques Éric Andjick