Situé à côté du Camp Nou, la Masia est une petite maison construite il y a plus de 300 ans. Au moment de la construction du Camp Nou, Barcelone y a abrité son siège social, puis l’a transformé en un des centres de formation les plus réputés au monde. « Notre première tâche est de veiller au bon développement de nos sportifs », explique Carles Folguera, le directeur de La Masia. « Les jeunes qui arrivent sont issus d’horizons très variés. Vous savez, une des clés de la réussite, c’est la diversité, les différences de cultures. C’est vraiment ce qui fait la grandeur de cet endroit ». Une deuxième maison La vie à La Masia, c’est un peu comme à la maison. Les jeunes se lèvent tôt, avalent un petit déjeuner présenté sous forme de buffet, puis montent à 8h30 dans le bus pour l’école. Après 6h de cours, ils reviennent au centre, mangent un bout, puis disposent d’un petit temps libre avant de se consacrer encore pendant 1h15 aux études. L’entraînement se déroule en fin d’après-midi et les dernières heures de la journée sont consacrées aux loisirs. Jusque minuit, ils peuvent regarder la télé, se connecter à Internet ou appeler leurs amis. Le centre dispose bien entendu de tous les services indispensables pour la vie en communauté. En plus de bénéficier d’une cuisine moderne et d’un chef cuisto, la Masia comporte une salle de classe, une salle à manger, un lieu de réunion ou encore un espace détente, avec kicker et table de ping-pong. Même si ça ressemble à une grande colonie, La Masia est un endroit de travail où la vie n’est pas toujours facile. « La première année est la plus dur », explique un jeune du club. « On nous soutient dès qu’il y a un problème, mais, quand on arrive à 14 ans ici, nos parents nous manquent ». Un recrutement strict Les jeunes arrivent à La Masia après un recrutement sévère organisé par des spécialistes. Barcelone dispose de nombreux observateurs aux quatre coins de la Catalogne, de l’Espagne, mais aussi en France ou en Amérique du Sud. « On essaye d’aller voir le maximum de matches », affirme Pep Boada, un des recruteurs. « C’est comme ça que ça marche même si parfois on nous demande d’aller voir un joueur en particulier ». Une fois repéré, il faut essayer de faire venir le joueur : « Quand un observateur estime qu’on doit recruter un jeune, on le contacte, ainsi que ses parents. Généralement, il joue déjà dans un club. D’abord on regarde si lui et ses parents on la possibilité de venir, et ensuite on se met en contact avec le club pour trouver un accord ». Convaincre les recruteurs de Barcelone est, bien sûr, très compliqué. Les observateurs du Barça sont particulièrement attentifs à la vivacité, la rapidité et la capacité d’anticipation des jeunes footballeur. Mais la personnalité joue également un rôle prépondérant. « Les jeunes vont se former chez nous, notamment sur le plan scolaire. Il faut qu’ils aient un bon état d’esprit car ça va se répercuter sur le terrain », avoue Folguera. Une réussite La Masia est aujourd’hui un centre de formation performant dont sont issus certains des meilleurs joueurs du monde. Dans son effectif 2007-2008, le Barça compte d’ailleurs de nombreux joueurs formés au club comme Iniesta, Valdés, Xavi ou plus récemment Dos Santos et Bojan Krkic.