Et si le Football Club de Barcelone offrait une nouvelle nuit magique aux socios et à tous ses supporters Comme par cette nuit du 18 avril 2000, où le Barça recevait le club de Chelsea, arrivant en Catalogne en position de force pour ce quart de finale retour de la Ligue des Champions 1999/2000. En effet, les blaugrana sétaient inclinés sur le score de 3-1 au match aller, deux semaines plus tôt, et encore heureusement que Luis Figo était parvenu à marquer en seconde mi-temps, alors que les Blues menaient déjà 3-0, afin dentretenir un mince espoir de qualification tout en sachant quils jouaient le match retour à domicile. Certes le score était lourd mais pas insurmontable, surtout que cétait le Barça qui recevait et le but à lextérieur permettaient toujours denvisager la possibilité de disputer les demi-finales. Fallait-il encore oser cette fois-ci, plus quune autre jouer le tout pour le tout. Et justement, à ce petit jeu là, lentraîneur du moment Luis Van Gaal avait décidé dopter pour un système en 3-4-3, délaissant son habituel 2-3-2-3, alignant le onze de départ le plus offensif possible : Hesp, Reiziger, De Boer, Puyol, Guardiola, Gabri, Cocu, Rivaldo, Figo, Kluivert et Zenden. Avec seulement trois défenseurs, lobjectif était clairement défini : attaquer sans relâche. En face, Claudio Ranieri se décidait pour un 4-4-2 classique reposant sur une solide assise défensive avec : De Goey, Ferrer, Desailly, Leboeuf, Babayaro, Morris, Deschamps, Wise, Di Matteo, Zola et Flo. Ce qui était compréhensible, Chelsea navait pas à faire mais le jeu mais bien au contraire endiguer le plus possible les opportunités de jeu des catalans afin de préserver le score acquis à laller. Mais dès les premières minutes, on pouvait voir que le Barça était plus que maître de son destin. Les enchaînements à une touche de balle, une équipe en mouvement permanent, une sorte de toro à léchelle du terrain de jeu prenait forme et trouvait sa première conclusion à la 23ème minute par un but de Rivaldo sur coup-franc. 1-0. La machine était en marche. Juste avant la mi-temps, Figo portait le score à 2-0. A ce moment du match, le FC Barcelone est virtuellement en demi finale de la compétition la plus prestigieuse en Europe, et ce au bénéfice de ce but marqué à lextérieur. La magie était au rendez-vous, le rêve prenait peu à peu réalité mais il y avait encore 45 minutes à disputer. Et au bout dun quart dheure dans cette seconde mi-temps, le Norvégien Tor André Flo plongeait le Camp Nou dans un silence de cathédrale, en réduisant le score. 2 buts à 1. Un silence qui ne dura que quelques secondes comme si le public se relevait dun terrible KO, comme dans un combat de boxe. Certes sonnés, léquipe azul y grana et son public faisaient de nouveau corps pour arracher le droit de disputer au moins lépilogue de ce quart de finale tout simplement épique. A la 73ème minute, Van Gaal décida de jeter tous ses atouts dans la partie en faisant rentrer Dani à la place de Zenden. Pari osé mais payant car en à peine 10 minutes sur le terrain, lancien buteur de Majorque et de Saragosse, parvenait à marquer ce troisième but pour le Barça synonyme de prolongation. Dans la foulée, lentraîneur hollandais procédait à un nouveau changement : Abelardo pour Puyol. Il remettait de lexpérience pour tenir en défense, juste au cas où. Mais il semblait que le troisième but du Barça anéantissait les rêves de demi finale pour la bande à Gianfranco Zola. Mais le pire pour les Blues venait dêtre évité car un penalty avait été obtenu par le Barça à 4 minutes du terme. Mais ce nétait pas le scenario prévu apparemment puisque Rivaldo le ratait. Monsieur Anders Frisk, larbitre de la rencontre, sifflait alors la fin du temps réglementaire. Du côté des anglais, le court instant de répit était bien venu pour essayer de se remobiliser pour parvenir à contenir les dernières vagues offensives de catalans. Côté barcelonais, lenvie de finir en apothéose par au moins un but, afin déviter la séance des tirs au but, était palpable. Le match reprenait et cest à la 98ème minute que larbitre désignait à nouveau le point de penalty pour une faute sur un Figo des grands soirs, sans doute transcendé par lappui du public et sur motivé par lenjeu. Rivaldo se précipitait vers le ballon, comme pour conjurer le mauvais sort et réparer « son » erreur du match : ce premier penalty raté qui pouvait éviter à ses coéquipiers cette prolongation. La deuxième fut la bonne ! 4-1. Le Barça était en demi finales, il restait encore du temps au chronomètre mais ce but venait de porter un coup fatal aux Anglais. Pour faire encore illusion lespace du quart dheure restant, Claudio Ranieri procédait à ses deux derniers changements (à la mi temps Lambourde remplaçait lancien barcelonais Albert Ferrer) en faisant rentrer Dan Petrescu pour Deschamps et Poyet pour Zola. De son côté, Louis Van Gaal faisait de même en sortant Reiziger pour Sergi pour ces quinze dernières minutes, alors que deux minutes auparavant Patrick Kluivert scellait définitivement la partie en inscrivant un 5ème but pour le Barça. Au coup de sifflet final, les 98000 personnes présentes dans lenceinte du Camp Nou laissaient éclater leur joie, et communiaient pendant de longs instants avec les joueurs. Ce fut ce soir là vraiment une nuit magique.